Sentheim historique

Sentheim fait partie dès l’origine des possessions de l’abbaye de Masevaux, puis à partir de 1324, le village passe aux mains des seigneurs de Masevaux qui tenaient les villages de la vallée de la Doller en fief de la Maison d’Autriche. Dévasté durant la Guerre de Trente Ans, le hameau de Reinboltzweiler qui se situait à l’est du village disparaît définitivement.

La population de Sentheim vivait traditionnellement de l’élevage et de la culture. L’agriculture a été florissante jusqu’au premier conflit mondial (en 1918, on comptait encore 48 cultivateurs).

Une carrière de grès et de sable fut exploitée jusqu’au 20ème siècle pour le compte de la fonderie de Masevaux. Les fours à chaux mentionnés depuis le 15ème siècle utilisaient la pierre calcaire extraite sur place.

La localité comptait également deux moulins qui furent successivement transformés, l’un en filature en 1836, et l’autre en tissage en 1840 par Louis BIAN. Ces deux établissements employèrent jusqu’à 425 ouvriers. La filature disparut dans les flammes des combats de 1940 et le tissage et la filature de Cardé cessa son activité en 1976. Un des bâtiments du tissage a été repris en 1980 et aménagé en atelier de montage mécanique par M. DANGEL (Voitures Dangel Peugeot à 4 roues motrices).

En 1864, l’industriel Louis BIAN édifia près de ses usines, une belle villa de style «manoir du 18ème ». Vendue en 1935 aux Frères Hospitaliers de Saint Jean de Dieu pour servir de maison de convalescence, cette demeure est aujourd’hui la propriété du Diaconat.

La présence d’une dizaine de manufactures de textile dans la vallée de la Doller avait motivé la construction d’une voie ferrée Cernay-Masevaux, et le premier tronçon Cernay-Sentheim fut inauguré le 30 juin 1869. Cette ligne a été déclassée en 1970 et rachetée par le CFTVD (Chemin de Fer Touristique de la Vallée de la Doller) aujourd’hui TTDA (Train Thur Doller Alsace) qui assure des promenades touristiques entre Cernay et Sentheim.

Le village comptait au début du 18ème siècle 22 feux, 569 habitants en 1815 et 1341 habitants en 1885. Afin de loger les ouvriers, l’industriel Louis BIAN avait fait construire 200 logements de cités ouvrières. Les différentes crises du textile (1921 – 1928 – 1936) provoquent des départs et la dépopulation s’accentue pour arriver à 797 habitants en 1946. La réalisation de plusieurs lotissements dans les années 80 a ramené la population à 1050 habitants. Aujourd’hui, Sentheim atteint les 1500 habitants.

Les années de guerre

En 1914, à 6 km du front, le village est tour à tour occupé par les belligérants avant d’être définitivement libéré par les troupes françaises, le 14 octobre 1914. Des bombardements répétés causèrent d’importants dégâts. Le village est titulaire de la croix de guerre 1914-1918.

Pour assurer le ravitaillement du front, l’armée entreprit de prolonger la voie métrique Belfort-Lachapelle jusqu’à la gare de Sentheim, en passant par la gare stratégique de Mortzwiller. Ce tramway assura son service jusqu’en 1921.

Le 19 juin 1940, une compagnie du 171ème Régiment tenta d’arrêter l’avance allemande en bloquant l’entrée du village. La bataille fit rage pendant plusieurs heures, les pertes furent très sévères, et de nombreux immeubles dont la filature Bian disparurent dans les flammes. La localité fut libérée le 29 novembre 1944, sans combat.

Histoire religieuse

Dès 1345, la paroisse dépendait de l’abbaye de Masevaux. De 1630 à 1683, elle est desservie par le curé de Guewenheim, puis reprend son autonomie et dessert Bourbach-le-Bas jusqu’en 1738.

L’église primitive est démolie en 1778 et la nouvelle consacrée le 14 novembre de la même année. La paroisse fut placée sous le patronage de deux Saints : St Georges, mais également St Wendelin, selon un vœu du conseil municipal de 1814 pour arrêter une épizootie.

Lors de la guerre de 1870, de nombreux jeunes gens de la commune avaient été appelés sous les drapeaux. Dans l’intention de prier pour eux, des villageois fixèrent une statue de Ste Anne provenant de l’église de Kaysersberg, à un gros chêne de l’Oberwald. En 1888 fut érigé à cet endroit une chapelle.

Après la bataille du 19 juin 1940, aucune victime n’étant à déplorer, les habitants formèrent le vœu d’ériger un chemin de croix. Notre Dame du Rollenberg qui surplombe le village fut inauguré le 15 août 1966.